La neige du Mont-Liban est une ressource indispensable au Moyen-Orient. Une meilleure connaissance de la sensibilité de ce manteau aux fluctuations du climat et aux activités anthropiques est nécessaire pour anticiper la gestion de la ressource. Au Liban, les lacunes dans les enregistrements météorologiques et hydrologiques ainsi que l’indisponibilité des données, constituent toujours un obstacle aux études environnementales. En l’absence d’un solide réseau de stations de mesures au sol, la télédétection par satellite permet de reconstituer des informations précieuses sur l’enneigement. L’observatoire Spatiale de l’Enneigement et Ressources en Eau (OBSERvE) concoure à la compréhension de la variabilité spatiale et temporelle de cet enneigement, en relation avec les phénomènes climatiques dont le pourtour méditerranéen est l’objet.
Outre la production de synthèses cartographiques par l’analyse de données historiques de télédétection (saisons hivernales 1997 à 2020), il contribue à développer les connaissances particulièrement utiles à la modélisation hydrologique afin de mieux anticiper le potentiel de redistribution et de recharge en aval (débits, barrages, nappes). La dynamique scientifique initiée dans le cadre de notre convention et de cet observatoire est la définition d’un système de suivi et de prévision saisonnière de la disponibilité de la ressource en eau sur ce site méditerranéen au massif contrasté (topographie), à forte composante nivale, à forte variabilité climatique et où le réseau de mesures au sol est peu dense. Elle soutient la production d’indicateurs de l’évolution des ressources hydriques inter-comparables sur des sites qui constituent de véritables châteaux d’eau (Maroc, Liban et Pyrénées), dont l’étude comparative de l’enneigement et de la dynamique des manteaux est instructive à plusieurs titres : tendances, aléas et prévisibilité climatique, redistribution de l’eau de fonte et impact sur la disponibilité de la ressource en aval. Les objectifs sont :
le développement de méthodes d’estimation de variables biophysiques concernant la neige (superficies enneigées, état de surfaces des manteaux) à partir de données satellites acquises à haute fréquence temporelle et à des résolutions spatiales décamétriques à kilométrique. L’évaluation de la qualité de ces estimations, puis au-delà de la production de données cartographiques, et des données satellitaires, ces recherches doivent permettre de développer des outils de modélisation appliqués concernant la prévision des précipitations à l’échelle saisonnière et le suivi des réserves d’eaux.